Archéologie Urbaine

FIGURES LIBRES
Série photographique rue de la Victoire

Poésie du temps et de l’aléatoire
Poésie du détail, géographie de l’intime

Comme le disait Smithson « marcher conditionne la vue et la vue conditionne la marche jusqu’à ce qu’il semble que les pieds puissent voir »
Je recherche et traque, les « Points focaux d’attention qui tracent le visage d’une journée de conscience ». Les P.F.A
Chaque détail devient une façon d’aiguiser le regard, d’activer l’attention et la perspicacité. Un moyen pointu d’être là.
Comme le dit Roland Barthes :
Le punctum est comme une marque faite par un instrument pointu, dont le résultat serait de ponctuer l’image de points particulièrement sensibles tous caractérisés par leur capacité à atteindre le regardeur.
Le punctum d’une photo c’est ce hasard qui en elle me point, me meurtit me poigne.
Cette prégnance du « punctum » nous ouvre à la manifestation onirique de l’image. Un monde de détails s’offre au rêveur-interprète des hiéroglyphes de l’urbanité livrée au temps. Parcours sensible.
Les lapsus, les actes manqués sont autant de signaux à travers lesquels transparaît la structuration psychique du sujet. Nous pouvons aussi l’appliquer au bâti. Les murs et les trottoirs parlent et leurs lapsus sont leurs failles. Sortes de dessins mentaux incrustés dans leurs entrailles qui jaillissent et s’offrent à notre regard.
Car tout se passe comme si les lapsus du contexte urbain, ses failles, pouvaient en dresser l’identité la plus précise. Tout se passe comme si le détail recueillait la vérité criante des bâtiments et des avenues de nos villes.
Traverser l’espace pour s’abandonner au temps. Se déplacer dans l’espace pour pénétrer le temps. Effleurer sa mémoire vive.
Faire l’expérience de la disponibilité du lieu, s’abandonner au mouvement de ses formes pour errer à l’intérieur même de sa condition mutante

Installation In Situ: Impression noir et blanc sur Tirage de Plan – Bandes de 90cm/90cm
Trélazé/octobre 2012